vendredi 13 décembre 2013

La critique de Blood Brothers [S01E05] : Médium rare


L'épisode commence avec le gimmick habituel quelque peu modifié puisqu'on a d'abord droit à un passage par les douches (même si elle sont soniques, c'est d'ailleurs un moment surréaliste qui rappelle vaguement un collectif Borg en plus clean, mais bon sang, depuis quand les robots ont-ils besoin de se laver ?).

La scène dans laquelle les deux héros de la série se retrouvent dans leur voiture de patrouille est clairement l'une des attractions principales de chacun des épisodes (avec l'extermination d'un ou plusieurs MX). Celle-ci ne fait pas exception à la règle. Vu le niveau, plus que sous la ceinture, des plaisanteries qu'échangent le flic humain et son partenaire androïde, je dirais qu'il n'a pas fallu longtemps à défaut d'autre chose pour développer cet aspect récurrent de leur relation. Je ne sais pas si la vision de MX-Ken restera gravé sur ma rétine de façon indélébile (après tout, je ne suis pas Barbie), mais l'échange qui s'en suit n'est pas prêt de me sortir de la tête. Vu la pruderie américaine, c'est même étonnant pour du prime time.


Heureusement, bien que le dialogue soit extrêmement drôle, on passe rapidement à la suite, et là, j'avoue avoir serré les dents pendant un instant. Le public américain est friand de scènes de prétoire et je m'apprêtais déjà à subir un exercice apparemment obligé quand l'intrigue se noue enfin. Ce n'est pas très subtil mais assez efficace. Si tout est un peu trop sur-expliqué au téléspectateur, si on peut regretter que le méchant de l'histoire soit au final assez inconsistant et qu'à force de vouloir faire faire à Dorian tout et n'importe quoi on frise le ridicule (j'imagine qu'il s'agit de démontrer pourquoi les DRNs sont dangereux et ce qui a causé leur mise à l'écart), c'est un épisode qui se suit avec plaisir car ce ne sont pas les bonnes idées qui manquent. Il manque en revanche le petit plus qui ferait une nouvelle fois d'une histoire policière convenue et cousue de fil blanc quelque chose qui tienne vraiment la route. Toutefois, la médium baba est convaincante (Megan Ferguson, épatante) et suffisamment émouvante pour que la scène finale avec le saint-bernard Dorian ronfle à plein régime. Après une intrigue chargée, on verse sa larmette.

Visuellement, c'est une réussite indéniable, de la reconstitution du bunker souterrain high tech qui abritent les androïdes au repos aux hologrammes en tout genre et autre carambolage final. La mise en scène est soignée et le montage parfait. Les comédiens s'en sortent bien aussi, Lili Taylor en tête. Le capitaine Maldonado a traversé la rue pour aller au tribunal mais dieu merci, son rôle ne s'arrête pas là. Elle parvient même à sauver plusieurs dialogues sans finesse à la force du poignet. Minka Kelly est moins gâtée. Jusqu'à présent décorative, elle se transforme dans Blood Brothers en joker destiné à pimenter une intrigue de routine et sert encore et toujours de faire-valoir. Elle aime le foot et le Bourbon ? Cela ne donne aucune épaisseur au personnage ! Vu les allusions à répétition, elle n'existerait donc essentiellement (pour l'instant ?) que pour flirter avec Kennex. J'espère qu'il s'agit d'une fausse piste et que nous allons découvrir sur le détective Stahl quelque chose de tellement énorme qu'il changera drastiquement notre perception de la série, sinon je crains le pire.

Non, ce qui étonne le plus dans l'épisode c'est qu'il hésite en permanence entre tous les genres sans jamais chercher à creuser aucun sujet. Illusions d'optiques, clairvoyance, je suis d'accord que rien de tout cela n'a guère besoin d'explication mais on peut aller plus loin que "c'est interdit parce que c'est mal" quand on s'attaque au clonage. C'est le syndrome qui plombait déjà Skin.

Comme les précédents épisodes, Blood Brothers manque d'épaisseur et de développement alors que tous les thèmes qui lui permettraient de sortir du lot sont couchés sur le papier. Cela n'en est que plus frustrant de voir la série rester avec une telle obstination à la surface pour se contenter d'une relecture du cop show à la sauce futuriste. Heureusement, la dynamique Urban/Ealy ne faiblit pas.

La série est repassée cette semaine au-dessus de la barre fatidique des 6 millions de téléspectateurs, ce qui devrait probablement lui garantir une deuxième saison.


ARRIÈRE-PENSÉES DE DERNIÈRE MINUTE
  • J'ai cité STAR TREK pour son collectif BORG, mais on pense bien sûr aussi aux chemises rouges. On devrait boire un coup à chaque fois qu'un MX se fait démonter ou parier qui de leurs trois ou quatre interprètes y passera chaque semaine. Et pour repasser en dessous de la ceinture, on a déjà écrit une scène quasiment identique sur l'anatomie de DATA...
  • On pense aussi souvent à FRINGE, par exemple aux frères Rose de Prison dorée (Amber 31422) ou à Rebecca Kibner de Souvenirs de l'autre monde (Momentum Deferred) 
  • Quand DORIAN parle d'avoir son appart', est-ce que je suis la seule à avoir immédiatement pensé à Bender et Fry de FUTURAMA ?



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